De grandes séche­resses frappent cycli­que­ment le Sahel semant alors un immense désar­roi dans les popu­la­tions nomades ou séden­taires. Au même titre que la mau­vaise gou­ver­nance ou les vio­lences dji­ha­distes ou inter­com­mu­nau­taires, cela n’est pas un fait nou­veau. Ce qui l’est par contre, c’est la folle accé­lé­ra­tion du dérè­gle­ment cli­ma­tique de la région où le réchauf­fe­ment y est 1,5 fois plus rapide que la moyenne mon­diale. C’est ain­si que des mil­lions de per­sonnes impuis­santes subissent les consé­quences de chan­ge­ments cli­ma­tiques aux­quels elles ne contri­buent que mar­gi­na­le­ment mais qui les frappent de plein fouet.

En marge des négo­cia­tions de la COP22 en 2016 à Mar­ra­kech, une prise de conscience des défis colos­saux que le cli­mat allait faire peser sur l’Afrique, notam­ment sur l’ouest sahé­lien, voyait le jour. Ces réflexions ont abou­ti au lan­ce­ment d’un plan cli­ma­tique d’une ambi­tion tita­nesque de 400 mil­liards de dol­lars sur 12 ans (de 2019 à 2030). En vali­dant ce plan his­to­rique à Nia­mey en février 2019, les plus hautes auto­ri­tés des pays concer­nés pen­saient avoir accom­pli le plus dif­fi­cile en met­tant sur pied une stra­té­gie glo­bale tout en lais­sant de côté leurs diver­gences his­to­riques. Or, à leur grand dam, c’est au début de la cam­pagne de recherche de ces fonds qu’est appa­rue la Covid-19.

Aujourd’hui, en pleine pan­dé­mie, les bailleurs de fonds ont détour­né leur regard et les aides mas­sives pro­mises en marge des accords sur le cli­mat ont toutes du plomb dans l’aile. Il ne reste plus qu’à espé­rer que le gigan­tesque plan de 400 mil­liards de dol­lars ne soit pas, lui aus­si, une des vic­times col­la­té­rales de la Covid-19.

Miguel Perez
Conseiller communal
Ville du Locle
Dicastère des affaires sociales, de la culture et de la santé